
Des nanocelluloses à l’électronique, Fedrigoni et le CNRS réinventent le papier
En juillet dernier, le producteur de papiers spéciaux Fedrigoni a inauguré avec le CNRS, l’Université Grenoble Alpes, Grenoble INP – UGA et l’Agefpi, un laboratoire commun dédié aux matériaux cellulosiques intelligents et durables. Ce partenariat vise à transformer le papier en support pour l’électronique du futur.
« La création de ce laboratoire commun marque une étape stratégique pour l’innovation dans le domaine des dispositifs électroniques imprimés et des nanocelluloses », déclare Gaël Depres, Senior Innovation et Grenoble R&D Center Manager chez Fedrigoni. Cette création est le fruit d’un partenariat entre le fabricant italien, le CNRS, l’Université Grenoble Alpes, Grenoble INP – UGA et l’Agefpi. « Ce rapprochement illustre l’importance du lien entre recherche académique et industrie pour bâtir l’avenir des matériaux biosourcés. »
Deux thématiques de recherche
Les travaux du laboratoire commun, formalisé pour quatre ans renouvelables, s’articulent autour de deux grands axes scientifiques. Tout d’abord, l’électronique imprimée sur papier pour la conception de systèmes actifs hybrides, flexibles et écoresponsables. Une thèse, le projet FLEXI-HYPE, dédiée à l’industrialisation de ces dispositifs est en cours. Autre ligne directrice : la nanocellulose et ses applications dans des matériaux fonctionnels pour l’emballage. Là encore, un projet exploratoire sur l’amélioration des objets en cellulose moulée humide a déjà été lancé, et des thèses centrées sur les procédés de fabrication et la fonctionnalisation des fibres végétales le seront également dans les mois à venir.
Une collaboration établie depuis 2011
« L’engagement de Fedrigoni dans le cadre du laboratoire commun est une reconnaissance forte qui concrétise et renforce une collaboration initiée il y a 14 ans », indique Nadège Reverdy-Bruas, directrice du laboratoire commun, chercheuse au LGP2 (Laboratoire de génie des procédés pour la bioraffinerie, les matériaux bio-sourcés et l’impression fonctionnelle) et enseignante à Grenoble INP – Pagora, UGA.
Au fil des années, les projets communs ont évolué vers des problématiques de recyclabilité, d’écoconception et d’évaluation du cycle de vie, dans une logique d’économie circulaire. « Aujourd’hui, nous travaillons ensemble, dans le cadre de projets français et européens, pour concevoir des dispositifs innovants s’intégrant dans une économie circulaire. Ces projets sont axés sur le développement de circuits imprimés multicouches sur matériaux cellulosiques ainsi que sur la réalisation de batteries imprimées mais aussi sur l’intégration de nanocelluloses dans des emballages durables », précise Nadège Reverdy-Bruas.
Le programme allie projets à court terme (un par an) et recherches de long terme (au moins deux thèses) avec l’objectif de faire converger performance industrielle et responsabilité environnementale en réduisant l’impact des dispositifs électroniques et l’utilisation de ressources fossiles dans le packaging.
