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    Il va y avoir du sport !

    Avec la Coupe du Monde de Rugby 2023, les Championnats du Monde de ski 2023 et les Jeux Olympiques 2024 en ligne de mire, la France accueillera trois manifestations sportives d’envergure internationale en moins de douze mois. Sans oublier l’incontournable Tour de France, qui fĂȘtera ses 120 ans en juillet prochain. D’importantes campagnes de communication sont lancĂ©es Ă  l’occasion de ces quatre Ă©vĂšnements, permettant de valoriser l’expertise des acteurs français du secteur de l’impression, de la communication visuelle et des industries graphiques. Si Ă  la maniĂšre des grandes compĂ©titions sportives, il y a beaucoup d’appelĂ©s, mais peu d’élus, une chose est sĂ»re : la responsabilitĂ© des productions s’inscrit au cƓur des enjeux.

    Le sport vĂ©hicule incontestablement des valeurs fortes et positives. Entre solidaritĂ©, dĂ©passement de soi, ou encore Ă©mancipation, le sport fĂ©dĂšre. Fort de tels atouts, il sĂ©duit un large spectre de profils d’entreprise, des multinationales aux PME, qui voient dans les manifestations sportives une opportunitĂ© de communication sĂ©duisante – d’autant plus que les valeurs signifiantes portĂ©es par le sport sont transposables dans le monde du travail. L’engagement sur ce terrain ne se fait toutefois pas Ă  n’importe quel prix et les marques sont aujourd’hui de plus en plus attentives pour s’inscrire en cohĂ©rence avec ces valeurs.

    IMPASSE SUR LE MONDIAL DE FOOTBALL

    Ce besoin d’alignement explique en grande partie pourquoi la Coupe de Monde de football au Qatar n’a gĂ©nĂ©rĂ© que peu d’intĂ©rĂȘt de la part des annonceurs. Ou pourquoi les sponsors de l’évĂšnement, français notamment, se font discrets. En cause, une image dĂ©sastreuse auprĂšs du grand public, liĂ©e aux polĂ©miques lĂ©gitimes autour du mĂ©pris des droits humains et de l’environnement affichĂ© par les autoritĂ©s qataries, mais pas seulement.

    D’autres raisons peuvent ĂȘtre avancĂ©es pour expliquer le fiasco de la Coupe du Monde, comme la temporalitĂ© de l’évĂšnement. En effet, dans l’inconscient collectif, une compĂ©tition de football se dĂ©roule en juin. Au mois de novembre, les Français n’ont, pour ainsi dire, pas la tĂȘte au Mondial. Et si on ajoute Ă  cela l’impact d’une mĂ©tĂ©o automnale, on perd encore un peu plus en attrait.

    Le secteur de la grande distribution, habituellement friand de PLV pour communiquer sur leur Ă©ventuel partenariat avec l’équipe de France de football, Ă©tait par ailleurs accaparĂ© par le temps fort traditionnel des fĂȘtes de fin d’annĂ©e. La communication autour du Mondial, entre enthousiasme limitĂ© et agenda surchargĂ©, est donc passĂ©e Ă  la trappe dans la plupart des supermarchĂ©s.

    Si de nombreux annonceurs ont, sans regret, fait l’impasse sur la Coupe du Monde au Qatar, ils se passionnent en revanche pour deux Ă©vĂ©nements sportifs se tenant quelques mois plus tard : la Coupe du Monde de rugby 2023, du 8 septembre au 28 octobre, et les Jeux Olympiques de Paris 2024, qui se tiendront entre le 26 juillet et le 11 aoĂ»t. Deux manifestations majeures, qui, au-delĂ  de leur prestige et de leur impact planĂ©taire, sĂ©duisent d’autant plus les annonceurs car elles sont organisĂ©es sur le territoire français.

    TENUE EN FRANCE

    Quelques annĂ©es en arriĂšre, le secteur de l’impression avait dĂ©jĂ  profitĂ© de l’attrait d’une compĂ©tition sportive internationale organisĂ©e en France. Lors de l’Euro de football 2016, un pic indĂ©niable d’activitĂ© avait Ă©tĂ© constatĂ©, car Ă  l’occasion de ce type d’évĂšnement, mĂȘme les entreprises qui n’ont habituellement aucun lien avec le sport se lancent dans une forme de communication, notamment via des objets publicitaires, car elles souhaitent surfer sur l’engouement populaire.

    Les compĂ©titions sportives internationales, peut-ĂȘtre plus que tout autre Ă©vĂšnement, touchent en effet l’ensemble des Français. CrĂ©atrices d’émotions partagĂ©es, vecteurs de fiertĂ©, elles transcendent les diffĂ©rences d’ñge, de sexe ou d’origine. Et l’engouement populaire est d’autant plus important lorsque l’évĂšnement se dĂ©roule sur notre sol. Selon une Ă©tude menĂ©e par l’institut d’études Kantar Ă  l’automne 2022, 76 % des Français envisagent ainsi de suivre les compĂ©titions des Jeux Olympiques de Paris 2024.

    L’opportunitĂ© de communication est belle pour les annonceurs. Et ce d’autant plus que la mĂȘme enquĂȘte nous apprend que 68 % des personnes interrogĂ©es jugent que la mention des JO dans la communication d’une marque leur donne une aura positive. Une raison majeure est avancĂ©e pour justifier cette image favorable : les valeurs portĂ©es par l’évĂšnement, entre universalisme, fraternitĂ© et santĂ©.

    ConcentrĂ©s sur moins de douze mois et ardemment courtisĂ©s par les annonceurs, les Jeux Olympiques 2024, comme la Coupe du Monde de rugby ou le Tour de France 2023, reprĂ©sentent une opportunitĂ© Ă©conomique inĂ©dite pour les imprimeurs français. Mais si les appels d’offre sont ouverts Ă  tous, un Ă©lĂ©ment en particulier prend de plus en plus d’importance dans le cahier des charges des marchĂ©s : la responsabilitĂ© environnementale des productions.

    RÉVOLUTION SUR LE TOUR

    Les Ă©vĂšnements sportifs d’envergure internationale attirent par essence des supporters et des visiteurs du monde entier. Or dans ce contexte, l’impact environnemental liĂ© aux dĂ©placements constitue la problĂ©matique la plus prĂ©gnante. En effet, selon l’entreprise française 17 Sport, qui Ɠuvre Ă  plus de sobriĂ©tĂ© Ă©cologique dans le secteur, 80 % des Ă©missions carbone d’un Ă©vĂšnement sportif sont liĂ©es aux transports.

    Ces derniĂšres annĂ©es, le monde du sport tente d’agir en matiĂšre d’engagements RSE. Le Tour de France, qui cristallise la crispation autour des questions environnementales, a par exemple engagĂ© de nombreuses actions. Amaury Sport Organisation (ASO), le dĂ©tenteur des droits de l’évĂšnement, impose notamment des normes strictes pour la caravane publicitaire, sur la nature des produits distribuĂ©s, comme sur leurs emballages. PrĂšs de 95 % des emballages plastique ont ainsi Ă©tĂ© supprimĂ©s. Au global, ASO affirme Ă©galement avoir rĂ©duit ses Ă©missions de CO2 de 40 % entre 2013 et 2021.

    Dans le sillage de l’organisateur, les dĂ©partements sillonnĂ©s par le Tour montrent Ă©galement patte blanche. Le Conseil dĂ©partemental de Mayenne a ainsi confiĂ© Ă  MP3 PLV, un imprimeur local engagĂ©, la production de 10 km de bĂąches jalonnant le parcours de l’étape entre ChangĂ© et Laval, en 2021. « Une fois l’évĂšnement terminĂ©, nous avons rĂ©cupĂ©rĂ© 8 km de bĂąches, rembobine Antonio Marques da Costa, dirigeant de MP3 PLV. Elles ont Ă©tĂ© rĂ©utilisĂ©es pour rĂ©aliser des nappes de table. Â»

    Cette opĂ©ration inĂ©dite a trouvĂ© un Ă©cho favorable chez plusieurs annonceurs. SĂ©duite par le positionnement de MP3 PLV, l’enseigne de grande distribution E. Leclerc, partenaire majeur du Tour, a ainsi fait appel aux services de l’imprimeur dans le cadre de l’édition 2022 de la Grande Boucle. Quelques habillages de barriĂšres et de nombreux drapeaux distribuĂ©s dans l’aire d’arrivĂ©e des Ă©tapes ont Ă©tĂ© produits dans les ateliers de l’imprimeur mayennais.


    Une rĂ©flexion constante sur l’éco-conception des projets chez MP3 PLV

    © MP3 PLV

    InstallĂ©e en Mayenne, l’entreprise MP3 PLV conçoit et rĂ©alise toutes formes de PLV. Bureau d’Ă©tude, impression numĂ©rique et sĂ©rigraphie, façonnage et logistique sur tous types de supports, son expertise est multiple.Fait notable,sur les 30 collaborateurs de l’entreprise, 7 font partie du bureau d’étude dont le travail consiste en grande partie Ă  mener une rĂ©flexion constante sur l’éco-conception et la gestion de la fin de vie des productions de l’atelier, en suivant les principes de l’économie circulaire.
    Retenue pour rĂ©aliser la communication d’une Ă©tape du Tour de France 2021, MP3 PLV a ainsi veillĂ© Ă  ce que non seulement les bĂąches imprimĂ©es soient conçues Ă  partir de dĂ©chets plastiques, mais Ă©galement les Ɠillets. Suite Ă  un dĂ©veloppement menĂ© avec son fournisseur, ceux-ci ont Ă©tĂ© fabriquĂ©s dans la mĂȘme matiĂšre que les bĂąches, en polyester, pour rendre possible un recyclage intĂ©gral de l’ensemble de la production.
    Ce challenge technique a ensuite permis Ă  l’entreprise de rĂ©pondre, en fin d’annĂ©e 2022, Ă  la requĂȘte du Team Actual engagĂ© sur la Route du Rhum. L’idĂ©e : concevoir le mobilier de jardin installĂ© dans le rĂ©seau d’agences d’emploi Actual Ă  partir de la production imprimĂ©e pour la lĂ©gendaire transatlantique en solitaire.


    UNE COUPE DU MONDE À « IMPACT POSITIF Â»

    Au-delĂ  d’un impĂ©ratif Ă©cologique, le mouvement de fond s’opĂ©rant dans l’évĂšnementiel sportif rĂ©pond aussi au besoin d’alignement entre les valeurs portĂ©es par le sport et les pratiques des annonceurs. Il est inconcevable de promouvoir la solidaritĂ© ou la santĂ©, en Ă©ludant dans le mĂȘme temps la question environnementale. C’est pourquoi les Ă©vĂšnements sportifs reprĂ©sentent un contexte opportun pour faire preuve de responsabilitĂ©.

    Les rendez-vous internationaux Ă  venir sur notre territoire affichent d’ailleurs clairement leurs ambitions RSE. La Coupe du Monde de rugby 2023 promet ainsi un « impact positif Â». En clair, France 2023 souhaite maximiser l’impact Ă©conomique dans les territoires, tout en minimisant l’impact Ă©cologique de la compĂ©tition. Le comitĂ© d’organisation s’engage notamment Ă  privilĂ©gier des achats et des prestataires responsables et locaux.

    Cet engagement s’illustre par exemple dans le choix d’EGG Sports, une agence de communication française, pour concevoir le « Club XV Â», un espace central de la Coupe du Monde 2023, qui sera dotĂ© d’une jauge de 1000 personnes et destinĂ© Ă  rassembler les partenaires et leurs invitĂ©s, la fĂ©dĂ©ration de rugby et quelques VIP. Si EGG Sports a sĂ©duit les organisateurs par son savoir-faire historique dans le monde du sport, son positionnement responsable fut Ă©galement dĂ©cisif.

    « Notre certification ISO 20121, qui promeut le dĂ©veloppement durable dans l’évĂšnementiel, a jouĂ© dans leur choix, explique Olivier Peulvast, VP Communications, Marketing & Strategy chez EGG Group. Nous anticipons par exemple, dĂšs la phase de conception des projets, la maniĂšre dont les productions imprimĂ©es seront recyclĂ©es pour limiter notre impact environnemental. Et nous collaborons par ailleurs avec la fondation GoodPlanet sur une compensation carbone. »


    Upcycling pour la boutique du Tour de France Ă  Copenhague

    © Sporéo / ASO

    400 m2 et quatre Ă©tages, en plein cƓur de Copenhague. VoilĂ  le dĂ©fi auquel s’est attaquĂ© l’agence de branding et design lyonnaise Sool Design Sport, dans le cadre du Tour de France 2022. Pour le compte de son client SporĂ©o, un expert français du merchandising sportif et partenaire d’ASO, l’agence a imaginĂ© la scĂ©nographie de la boutique Ă©phĂ©mĂšre officielle de la ville de dĂ©part du Tour 2022, ouverte les 100 jours prĂ©cĂ©dant le lancement de la course. « La scĂ©nographie reprĂ©sente une dimension incontournable dans la vente de merchandising, car l’enjeu, au-delĂ  d’écouler des produits, tient dans la production d’un espace expĂ©rientiel », prĂ©cise Fred Masson, directeur de crĂ©ation chez Sool Design Sport.
    Entre l’utilisation des codes couleurs emblĂ©matiques du Tour de France, la pose d’une signalĂ©tique au sol reprĂ©sentant une route et l’accrochage de photos collector, les clients du magasin se sont vus totalement immergĂ©s dans l’univers si particulier de la Grande Boucle. « L’un des quatre Ă©tages de la boutique proposait par ailleurs des animations, avec notamment l’installation d’un bar Ă©phĂ©mĂšre et d’un atelier de personnalisation Â», complĂšte le dirigeant. Le mobilier utilisĂ© dans le pop-up store faisait la part belle Ă  l’upcycling, en particulier avec des vĂ©los acquis d’occasion, qui sont passĂ©s entre les mains expertes d’un ferronnier rhĂŽnalpin pour ĂȘtre transformĂ©s en prĂ©sentoirs ou en table-basses. Quant Ă  l’impression et la pose de la signalĂ©tique, elle a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par une Ă©quipe danoise. Sans surprise, connaissant l’amour des locaux pour le cyclisme, la boutique a Ă©tĂ© prise d’assaut dĂšs le jour de l’ouverture.


    LES JO 2024 EN CLAIR-OBSCUR

    Peut-ĂȘtre plus encore que France 2023, le comitĂ© d’organisation des Jeux Olympiques 2024 porte l’ambition d’un Ă©vĂšnement Ă©cologiquement et socialement responsable. Le siĂšge mĂȘme de l’organisation, Ă  Saint-Denis, se prĂ©sente comme une valeur Ă©talon en termes de responsabilitĂ© : 60 % des prestataires sont issus de l’économie sociale et solidaire, deux tiers des salariĂ©s sont en insertion et 25 % des effectifs de maintenance technique des prestataires sont en situation de handicap.  

    Pour ses achats, Paris 2024 a ouvert les marchĂ©s Ă  tout type d’entreprises, quelle que soit leur taille. L’objectif de l’organisation Ă©tant de mobiliser l’ensemble du paysage Ă©conomique français, des multinationales aux entreprises unipersonnelles. La rĂ©alitĂ© du terrain prouve qu’il ne s’agit pas d’une posture : Ă  date, deux tiers des entreprises prestataires qui travaillent ou travailleront pour l’organisation des Jeux sont des TPE/PME.

    NĂ©anmoins, dans une forme de paradoxe, une certaine opacitĂ© rĂšgne sur les Jeux Olympiques 2024. Impossible par exemple de citer le nom d’un imprimeur, ou plus gĂ©nĂ©ralement d’un prestataire de services, d’ores et dĂ©jĂ  impliquĂ© dans une production en direct pour l’évĂšnement. Le comitĂ© d’organisation ferme les canaux de communication Ă  double tour sur le sujet.

    Une posture que l’on peut regretter, car la prise de parole de fournisseurs français valoriserait, par l’exemple, les engagements forts du comitĂ© d’organisation sur le recours Ă  des entreprises locales. Mais, au vu des sommes astronomiques engagĂ©es par les partenaires des Jeux Olympiques – avec un billet d’entrĂ©e Ă  plusieurs millions d’euros -, la restriction de communication autour de l’évĂšnement Ă  ces seuls partenaires peut Ă©galement se comprendre.  

    © Florian Hulleu

    Un processus de sélection éreintant

    Les appels d’offre ouverts dans le cadre d’évĂšnements sportifs majeurs prennent bien souvent l’allure de courses de fond. Le dirigeant d’une imprimerie française, qui souhaite rester anonyme, se montre ainsi dĂ©sabusĂ© par le processus de sĂ©lection Ă©reintant des Jeux Olympiques 2024 : Â« Un collaborateur consacre, en moyenne, entre deux et trois heures pour traiter un appel d’offres standard. Mais pour les JO de Paris, deux personnes sont nĂ©cessaires pendant une journĂ©e complĂšte. Et une fois le dossier envoyĂ©, nous n’avons plus eu aucune nouvelle. Aucune justification nous a Ă©tĂ© donnĂ©e pour connaĂźtre la raison de notre non-sĂ©lection. Il est donc impossible de s’ajuster pour les marchĂ©s suivants
 Ce manque de transparence et de considĂ©ration m’incitera certainement Ă  ne plus postuler Ă  ce type d’évĂšnements Ă  l’avenir. »


    « 3 questions Ă … Â»  SĂ©bastien Trautmann, prĂ©sident d’OXY

    © Stéphane Nadin

    L’entreprise OXY, experte des solutions de marquage technique et de signalĂ©tique pour l’industrie et la communication visuelle, est dans les starting-blocks pour rĂ©aliser les communications des prochaines compĂ©titions sportives. Son expertise en communication des flux, exercĂ©e auprĂšs de grands comptes comme la RATP et la SNCF, lui donne une longueur d’avance.

    Comment vous préparez-vous à répondre aux enjeux RSE portés par Paris 2024 et France 2023 ?

    La communication des comitĂ©s d’organisation des Jeux Olympiques et de la Coupe du Monde de rugby intĂšgre clairement un impĂ©ratif de responsabilitĂ©. Les deux Ă©vĂšnements annoncent se positionner en ce sens pour leur politique d’achats. Sachant que tous les appels d’offre n’ont pas encore Ă©tĂ© rendus publics, l’heure est encore aux bruits de couloir, mais il se murmure que les supports recyclables et les matiĂšres Ă©co-conçues devraient occuper une place de choix au sein des critĂšres de dĂ©cision des comitĂ©s d’organisation. Ces derniĂšres annĂ©es, nous avons engagĂ© des actions pour plus de responsabilitĂ© chez Oxy, et le challenge n’est pas toujours Ă©vident pour rĂ©pondre Ă  une double durabilitĂ©, Ă  la fois dans le respect de l’environnement, mais aussi dans le temps. Nous rĂ©alisons actuellement des tests avec nos fournisseurs, en particulier pour rĂ©pondre aux Ă©normes flux qui s’annoncent. Nous sommes dans les starting-blocks et fin prĂȘts Ă  nous lancer quand les marchĂ©s sortiront.

    Votre rĂ©cente acquisition de l’imprimeur parisien Interimages reprĂ©sente un atout pour remporter d’éventuels marchĂ©s sur les Jeux Olympiques 2024 ?

    Le rachat d’Interimages constitue une Ă©tape importante pour nous dĂ©velopper dans la capitale. Nous disposons dĂ©sormais d’un centre de production Ă  Paris, qui contribue clairement Ă  renforcer notre positionnement sur les JO. Nous avons d’ores et dĂ©jĂ  remportĂ© un appel d’offres auprĂšs de la ville de Paris, pour rĂ©aliser la signalĂ©tique longue durĂ©e de leurs centres sportifs et jeunesse. Cela reprĂ©sente 400 sites, comprenant notamment des gymnases, des stades et des piscines. On peut imaginer qu’une signalĂ©tique Ă©phĂ©mĂšre, dĂ©diĂ©e aux Jeux Olympiques, y sera dĂ©ployĂ©e dans le courant de l’annĂ©e 2023. Au global, avec la RATP et la SNCF comme clients dĂ©jĂ  existants chez Oxy, nous sommes plutĂŽt bien armĂ©s pour tenter de remporter les appels d’offre Ă  venir sur les JO de Paris 2024.

    Quelle est la principale problĂ©matique pour la signalĂ©tique en gares ?

    Lors des manifestations sportives majeures, un enjeu essentiel tient dans l’orientation des flux d’usagers, car une gare qui voit transiter habituellement 5 000 personnes par jour, va voir passer sa jauge Ă  50 000 personnes, et ce sur un temps court. Cela induit d’importantes questions d’orientation vers les sites des compĂ©titions et une rĂ©flexion poussĂ©e pour Ă©viter que les gares saturent sous le poids du flux. C’est lĂ  oĂč notre expĂ©rience dans la communication de flux, testĂ©e notamment sur l’Euro de football 2016, me semble opportune. Nous avons produit des Ă©lĂ©ments pour une quinzaine de gares des villes hĂŽtes de la compĂ©tition. La rĂ©ussite du projet, malgrĂ© sa complexitĂ©, nous donne confiance pour les Ă©vĂšnements Ă  venir.


    PLEIN LES YEUX

    Le spectacle incarne une dimension intrinsĂšque essentielle au sport de haut niveau. Il s’illustre bien entendu dans la performance des athlĂštes, sur le terrain ou sur la route, mais il doit aussi se retrouver dans l’habillage visuel des enceintes sportives. Le secteur possĂšde ses propres codes et particularitĂ©s, avec un moteur guidant l’ensemble des communications : en mettre plein les yeux aux spectateurs.

    Ces derniĂšres annĂ©es, l’enseigniste rennais Semios a vu son activitĂ© Ă©vĂšnementielle se dĂ©velopper Ă  toute vitesse, et ce quasi-exclusivement dans le domaine sportif.  L’entreprise, qui rĂ©alise notamment de la signalĂ©tique pour des stades comme le VĂ©lodrome Ă  Marseille et le Roazhon Park Ă  Rennes, confirme le besoin d’impact. « Dans les stades, les spectateurs attendent un effet whaou. La communication visuelle doit ĂȘtre hyper impactante, en termes de format ou de crĂ©ation graphique », explique AmĂ©lie Guerbadot, responsable marketing et communication chez Semios.

    NĂ©anmoins, en termes de spectacularisation de l’expĂ©rience sportive, la France, et l’Europe plus gĂ©nĂ©ralement, sont encore Ă  la traĂźne en comparaison des Ă©vĂšnements tenus aux États-Unis. EGG Sports, qui officie aux quatre coins du monde, peut en tĂ©moigner. « Il existe une diffĂ©rence culturelle entre la maniĂšre dont un Ă©vĂšnement sportif est produit aux USA et en Europe, avance Olivier Peulvast. Outre-Atlantique, on conçoit un programme de divertissement et de business s’appuyant sur un Ă©vĂšnement sportif. En France, on produit d’abord une compĂ©tition sportive, puis on rĂ©flĂ©chit Ă  son animation. Â»

    Une logique totalement diffĂ©rente, qui impacte fortement l’expĂ©rience des spectateurs. « Lors d’un match de NBA, NFL ou NHL, il n’y a aucun temps mort et le spectacle visuel est continu, sur le terrain ou sur les Ă©crans de la salle, poursuit Olivier Peulvast. Chaque opportunitĂ© de divertissement est exploitĂ©e pour communiquer. Cette façon de faire commence Ă  apparaĂźtre sur certains gros Ă©vĂšnements français, mĂȘme si notre apprĂ©hension culturelle du sport reste une limite pour notre pays. »


    Semios s’engage pour plus de durabilitĂ©

    © Semios

    Semios a collaborĂ© avec le studio de design nantais Fairly, un spĂ©cialiste de la crĂ©ation de concepts durables, dans le cadre d’un projet pour le magasin DĂ©cathlon de Betton (35). Partenaire officiel des Jeux Olympiques de Paris 2024, la marque d’équipements sportifs dĂ©sirait faire appel Ă  des solutions Ă©co-responsables pour amĂ©nager son espace de vente. Pour rĂ©pondre Ă  cette demande, Semios a identifiĂ© une toile Ă  base de plastique recyclĂ© et rĂ©alisĂ© une trentaine de drapeaux et kakĂ©monos aux couleurs des JO. Pour chacun de ses projets, l’entreprise bretonne propose une rĂ©cupĂ©ration et une revalorisation des productions. Pour ce faire, Semios dispose d’un partenariat avec un ESAT en Normandie. La chaĂźne d’hĂŽtels brestoise B&B, qui sponsorisait une Ă©quipe cycliste sur le Tour de France, a notamment fait appel Ă  ce dispositif en 2021 : les bĂąches grand format utilisĂ©es par la marque ont Ă©tĂ© transformĂ©es en sacs de sport, distribuĂ©s sur l’édition 2022 du Tour.


    LE DIGITAL MONTE EN PUISSANCE

    Sur le modĂšle amĂ©ricain, les solutions de communication visuelle digitale prennent une place grandissante lors des Ă©vĂšnements sportifs. Si le print demeure primordial pour une entreprise comme EGG Sports, qui possĂšde un studio intĂ©grĂ© rĂ©alisant le design et l’impression petit format de ses projets, des Ă©crans sont systĂ©matiquement intĂ©grĂ©s lors des opĂ©rations d’activation de l’agence.  

    « On utilise de plus en plus de grands formats LED dans nos scĂ©nographies. On joue avec pour aller plus loin dans l’immersivitĂ© des expĂ©riences, mais aussi pour diffuser du contenu, comme le programme des animations, une infographie ou un motion design. Pour exploiter au mieux les Ă©crans, un important travail doit ĂȘtre menĂ©, mĂȘlant la scĂ©nographie, la technologie et le contenu Â», prĂ©cise Olivier Peulvast.

    Du cĂŽtĂ© des fournisseurs de solutions de communication, l’engouement pour le digital dans le sport se confirme Ă©galement. BasĂ© dans la rĂ©gion de la Rochelle (17), Display Media propose des tables tactiles, des totems numĂ©riques et des panneaux LED, fabriquĂ©s et assemblĂ©s dans une usine de 10 000 mÂČ. Les atouts de ces produits, entre modernisation de l’image, recueil de donnĂ©es et personnalisation poussĂ©e, ont notamment convaincu le club de rugby du Stade Rochelais de s’équiper auprĂšs de Display Media.

    BR-Digital, filiale du groupe BR-Units, officie sur le mĂȘme terrain. Fabricant spĂ©cialiste de l’affichage LED, l’entreprise de Roubaix (59) apporte par ailleurs son expertise dans la crĂ©ation des contenus diffusĂ©s via ses solutions, de la dĂ©finition du message de communication Ă  la production de la vidĂ©o. GrĂące Ă  ses dispositifs homologuĂ©s par l’UEFA, BR-Digital a notamment installĂ© ses Ă©crans pour des matchs de Champions League dans le stade Louis-II de Monaco.

    Source du visuel principal : Florian Hulleu.


    > Suite du dossier :
    Interview de Marie Marchand-Arvier, responsable communication et animation de Courchevel Méribel 2023
    Interview de Magali Tézénas du Montcel, directrice générale de Sporsora

    Bertrand Clermont-Genevi est rĂ©dacteur en chef d'IC. Il possĂšde dix ans d’expĂ©rience dans les mĂ©dias (L’Express, 20 Minutes, Prisma MĂ©dia) et en agence de communication (Hopscotch).