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    Sign’Plexi se refait une beauté 

    En 2023, Nicolas Faelli et Robin Rouja ont acquis une référence occitane du marquage et de la signalétique, Sign’Plexi. Ce rachat s’inscrit dans la stratégie globale d’un groupe naissant, Beau comme un camion, fabricant de véhicules de commerce ambulant sur-mesure. La filiale consolide son savoir-faire tout en innovant dans l’impression des adhésifs.

    En 2018, à Castelnaudary (Aude), deux amis d’enfance, Nicolas Faelli, ingénieur, et Robin Rouja, diplômé d’une école de commerce, fondent Beau comme un Camion. La société conçoit des commerces ambulants (food trucks, véhicules pour les marchés et les traiteurs, camions pizza) sur-mesure : « L’idée est que le camion sorte de chez nous siglé, avec la charte graphique du client, son logo, ses couleurs, etc. », explique Robin Rouja, le co-dirigant. Depuis ses débuts, Beau comme un Camion sous-traite la personnalisation de ses utilitaires à Sign’Plexi, entreprise de marquage et de signalétique. Cette dernière connaît toutefois un essoufflement économique croissant depuis 2010…

    LE PLEXI, C’EST FANTASTIQUE

    Créé en 1988, l’artisan d’abord spécialisé dans le marquage et le stickage développera au fil des années une expertise dans le travail du plastique, particulièrement le plexiglas. La fabrication d’enseignes et de totems signalétiques ainsi que l’usinage du plexiglas l’ouvrent à de nouveaux marchés comme la conception de cloches de protection d’œuvres pour les galeries et musées, ou encore des projets design avec des architectes. « Sign’Plexi s’est retrouvée dans les années 1990-2000 à faire beaucoup de signalétique pour le monde de la culture (notamment la Cité de l’Espace), des musées, comme Le Louvre, Les Abattoirs de Toulouse, et Orsay. » Durant cet âge d’or, l’entreprise compte une trentaine de collaborateurs (techniciens, poseurs de signalétique, graphistes, commerciaux). Elle remporte des marchés publics importants, tels que la ligne de métro A de Toulouse. Pour autant, la tendance s’inverse à partir de 2010, et l’activité décroît d’année en année. En 2023, ils ne sont plus que 6 salariés. L’entité vivote.

    Le duo de trentenaires de Beau comme un camion se positionne pour reprendre Sign’Plexi et ses presque 40 ans de métier. La direction devient bicéphale : « Je m’occupe de la partie commerce et développement, et Nicolas s’occupe de la production, des ateliers et des équipes de fabrication. »

    Ce rachat répond à une stratégie de groupe :  globaliser son offre de véhicules de commerce ambulant et s’imposer comme un leader dans le domaine. « La signalétique et la pose d’adhésifs est une expertise spécifique en termes de savoir-faire et de machines. Nous pensions au départ internaliser cette compétence, et puis nous avons jugé plus opportun de racheter un spécialiste. »

    REDYNAMISER LE MARCHÉ EXISTANT

    EN S’APPUYANT SUR LE SAVOIR-FAIRE HISTORIQUE

    Le premier levier de croissance pour la nouvelle filiale repose sur les commandes de l’entreprise mère. « On savait qu’en donnant 100 % de nos flux signalétiques, en allant plus loin dans le design des camions, nous serions en mesure d’apporter un surplus d’activité qui redonnerait un petit coup de boost à Sign’Plexi. »En effet, Beau comme un camion représente 15 % de l’activité du spécialiste du marquage. Pour moderniser le parc machines et concentrer dans un premier temps l’activité sur le segment de l’impression d’adhésifs, le binôme investit 200 000 € dans deux imprimantes numériques, un laminateur et une machine de découpe laser de matières métalliques. « Aujourd’hui, sur le covering intégral de véhicules, on arrive à des rendus vraiment intéressants avec l’adhésif, qui sont similaires voire même meilleurs que ceux de la peinture. L’adhésif se désticke et ça coûte moins cher. »

    Pour autant, les nouveaux dirigeants perpétuent et consolident les savoir-faire historiques de Sign’Plexi. « Certains techniciens sont là depuis longtemps avec un savoir-faire qui touche plusieurs métiers : le monde des musées, les commerçants, l’aéronautique, l’industrie… Ils savent travailler le plexiglas pour des chantiers artistiques, les matières plastiques pour fabriquer des enseignes pour des restaurants, le métal pour faire des totems signalétiques au bord des ronds-points, et aussi l’adhésif pour la vitrophanie et l’habillage des véhicules. »

    VERS UN GROUPEMENT D’ENTREPRISES  

    La stratégie commerciale a été aussi de redynamiser la clientèle et les marchés existants, toujours en Occitanie« Nous sommes allés voir des clients historiques perdus au fil du temps, comme Airbus pour du marquage sur vitrine, ou de l’adhésif mural pour leurs locaux.Nous leur avons fait part de notre projet en termes de modernisation et de savoir-faire. Ce qui nous a permis de reprendre quelques chantiers. »  Autre vecteur de croissance, la notoriété de la marque permettant d’acquérir de nouveaux marchés qui s’avèrent être ceux des débuts de Sign’Plexi : « On a conquis des marchés qui marchent à la visibilité, en communiquant sur les réseaux sociaux et internet. C’est du tout-venant. Du coup, on remet un pied dans ce monde des restaurateurs, des commerçants, pour de la fabrication d’enseigne, ou encore de la publicité sur vitrine. »

    Cette stratégie d’entreprise dessine l’émergence d’un groupe. « On considère tout cela comme une seule entité maintenant, parce qu’il y a beaucoup de synergies entre nos activités. Nous nous considérons en effet comme un petit groupe, à notre échelle évidemment. » Le troisième pôle de Beau comme un Camion porte sur le métal. « C’est une création d’entreprise faite récemment pour de l’usinage de pièces, de la découpe et du pliage. »

    Après 7 ans d’existence, le groupe naissant Beau comme un Camion emploie 23 salariés et enregistre un chiffre d’affaires de 3,5 M€ en 2024. Sa filiale Sign’Plexi compte 9 employés dédiés. Son chiffre d’affaires est passé de 500 000 € en 2023 à 700 000 € au dernier exercice. « L’objectif est de remonter au-dessus d’un million d’euros rapidement », confie Robin Rouja.Quelle sera leur prochaine acquisition ou création de société ?Pour le savoir, il ne reste plus qu’à marquer à la culotte le spécialiste du covering intégral de véhicules de commerce ambulant.