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    Cloître Imprimeurs se hisse au niveau 3 du label Print Ethic

    Une nouvelle étape vient d’être franchie dans la trajectoire RSE de Cloître : l’entreprise brestoise devient le premier imprimeur français à obtenir le niveau 3 du label Print Ethic. Un accomplissement fondé sur la norme ISO 26000, confirmant la maturité et la cohérence de son engagement pour une impression durable et responsable. Anne-Emmanuelle Crivelli, responsable RSE et innovation, retrace le parcours de l’imprimeur et le chemin restant à parcourir.

    Comment Cloître s’est lancé dans la RSE ?

    Le processus a vraiment commencé avec chez nous avec le label RSE Bretagne 26000, qui, comme Print Ethic, est basé sur la norme ISO 26000. Début 2023, nous avons été labellisés et un gros chantier a été lancé dans la foulée. D’ailleurs, c’est grâce à cette entrée dans la labellisation ISO 26 000 que mon poste de responsable RSE a été créé chez Cloître. La direction estimait qu’au vu de nos engagements, il fallait quelqu’un pour suivre et porter le projet, en particulier en animant en interne. De mon côté, j’ai poussé pour que nous nous investissions dans Print Ethic, parce qu’il s’agit d’un label propre aux imprimeurs.

    Pour quelles raisons Print Ethic vous semblait pertinent ?

    Print Ethic apporte une dimension de partage entre pairs sur des sujets liés à notre activité. On parle de choses concrètes, de papier ou de plaques par exemple. Cela ne touche que les imprimeurs, contrairement à Bretagne 26 000, et se rapprocher du label m’a vraiment aidé au quotidien. Il apporte un socle de formation, et ensuite, on a un vrai accompagnement, qui se nourrit aussi d’échanges avec d’autres imprimeurs. Ce que j’apprécie également, c’est l’absence de toute notion de concurrence. On parle d’un sujet hors business, où on se retrouve tous sur la même longueur d’onde afin de limiter notre impact sur l’environnement et faire en sorte que nos salariés soient heureux de venir au travail.

    Est-ce que le passage du niveau 2 au niveau 3 du label vous a demandé un gros effort supplémentaire ?

    Le fait d’avoir été Bretagne 26000 nous a beaucoup aidé. Cela ne veut pas dire que nous n’avons pas fourni d’efforts, mais de nombreuses actions étaient déjà sur les rails. L’ensemble des enjeux de l’ISO 26000 avaient déjà été travaillés. Avec Print Ethic, on y a ajouté des points liés au monde de l’impression. Il faut reconnaître que Cloître ne serait pas allé aussi vite dans le processus de labellisation si nous n’avions pas créé un poste dédié à la RSE. Ce n’est pas si courant au sein d’une entreprise de 100 salariés, évoluant dans le print ou non. Nous sommes fiers de notre parcours, mais il nous semble cohérent, dans le sens où nous avons vraiment investi pour avancer.

    Comment appréhendez-vous les potentielles attaques en greenwashing lors de vos communications sur des sujets RSE ?

    On évolue toujours sur une ligne de crête, mais je pense qu’il reste important de communiquer, en particulier sur notre territoire. Quand on communique, on peut donner envie à d’autres entreprises de s’engager. A l’échelle de notre entreprise, nous avons un impact limité, donc si je peux influencer 10 entreprises autour de nous, c’est formidable. Le but, ce n’est pas seulement de communiquer sur le fait que Cloître s’implique sur ces sujets, c’est surtout d’essayer d’embarquer tout notre écosystème dans cette démarche. La communication est essentielle dans ce cadre-là.

    Est-ce que votre arrivée au niveau 3 de Print Ethic peut représenter un argument commercial auprès de certains clients ou prospects ?

    Pas nécessairement, car Print Ethic n’est pas encore assez connu auprès de nos clients. Les donneurs d’ordre qui sont dans une démarche RSE nous demandent de leur envoyer notre plan en faveur du handicap ou notre plan de décarbonation. Ce sont des cases que l’on coche quand on rentre dans ces labels. Donc label ou pas label, je pense que ce n’est pas tout à fait l’essentiel. Ce qui est important, c’est que l’on rentre dans une démarche d’amélioration. Ceci étant dit, il faut quand même que nous capitalisions sur nos investissements. Il faut aller chercher des clients dans la même mouvance RSE que nous, afin de pérenniser l’entreprise.

    À une époque où on entend ça et là que l’écologie n’est plus prioritaire, comment continuer à se battre pour ?

    Ce n’est pas toujours facile. Il y a deux ans, au moment de ma prise de poste, je sentais un peu plus d’engouement sur le marché. La dimension prix demeure l’argument massue, plus que la responsabilité. Certains interlocuteurs nous disent que les labels ne servent à rien ou presque, et que cela coûte cher. Je constate aussi que plusieurs entreprises ayant investi reviennent parfois en arrière et c’est dommage. Alors oui, en effet, en ce moment, c’est la crise. On pourrait s’enfermer et se dire que l’on arrête d’investir, qu’il faut casser les prix pour signer des contrats. Mais chez Cloître, ce n’est pas notre manière de faire. Nous avons une vision et une stratégie long terme et nous sommes persuadés que tout le monde devra s’impliquer. Nous prenons juste un peu d’avance.

    Bertrand Clermont-Genevi est rédacteur en chef d'IC. Il possède dix ans d’expérience dans les médias (L’Express, 20 Minutes, Prisma Média) et en agence de communication (Hopscotch).